Pour la Communauté "Sur le pont on y danse" de Denise
Moi qui vous ai dit maintes et maintes fois que j’avais le vertige… me voilà à vous reparler d’histoire de pont ! Mais quel pont ! Celui qui nous permet de franchir l’Elorn, l’une des rivières qui se jette dans la Rade de Brest et, au-dessus de laquelle deux ponts se font des signes… l’ancien et le nouveau ! Pourquoi vous parler de ce passage ?
Et bien tout simplement parce que, comme le Pont de Térénez de l’article n° 47 http://cclebaluchon.over-blog.com/article-47-le-pont-de-terenez-51150575.html qui nous permet de franchir l’Aulne pour mettre à l’eau notre zodiac « le Sympatrik » au port de Morgat-Crozon, le Pont de l’Iroise nous permet de mettre à l’eau celui-ci au port de plaisance de Brest, à partir de la cale qui se trouve au pied d’Océanopolis... vous savez... le Parc de Découverte des Océans ! http://www.oceanopolis.com/2008_intro.php
Sans ce pont là donc… pas de moyen rapide pour rejoindre la Rade. Voici donc un petit aperçu de l’historique de ce passage et quelques vues pour vous donner l’envie de venir le voir de plus près ! Car il est beau ce pont, majestueux, élégant… et pourtant… au début, combien de fois a-t-il fallu que je me lance, les mains crispées sur le volant, le regard fixe, la mâchoire serrée et le pied appuyé à fond sur l’accélérateur pour arriver au plus vite sur l’autre rive ! Combien de fois ! Mais comment faire autrement pour aller de chez nous à Brest et de Brest à chez nous au plus court… il faut bien passer par là ! Donc, je m’y suis faite à ce pont là… même si j’ai toujours hâte d’arriver de l’autre côté !
Dans les années 80, l’ancien Pont Albert Louppe*, ne suffisant plus à la circulation de plus en plus intense, il fut décidé par le Ministre de l’Equipement que celui-ci serait préservé mais ouvert uniquement aux cyclistes, aux piétons aux véhicules lents et aux urgences et que le nouveau Pont de l’Iroise serait construit à proximité. Ce nouvel ouvrage a été inauguré le 12 juillet 1994 par le premier ministre de l’époque, Edouard Balladur. C’est un pont à haubans. Il est le cinquième pont du genre construit en France avec des matériaux de pointe : béton léger pour la travée centrale et béton à haute performance pour les pylônes. 800 m de long, 115 m de haut, le haubanage soutient le tablier d’une portée principale de 400 m reposant sur les deux piliers en béton.
L’ancien Pont Albert Louppe, lui, avait été mis en service en 1930, inauguré par le président de la République, Gaston Doumergue et béni par l’évêque devant 50 000 personnes ! En 1944 les allemands détruisent une partie du Pont Albert Louppe qui sera démoli complètement après la guerre avec 20 tonnes d’explosifs. Le bac reprendra du service jusqu’à la reconstruction du pont et son élargissement en 1949. C’est un pont de 888 m de long, en arc encastré avec tablier de 9 m de large et à deux niveaux : un routier dans la partie supérieure, un ferroviaire jamais utilisé au niveau inférieur. Ses trois arcs, de 42 m de haut, sont en béton armé et les portées principales font 188 m de haut ce qui est rare à l’époque. Il est donc maintenant un lieu de promenade qui permet à ceux qui le franchissent d’admirer la belle rade de Brest. C’est grâce à lui que j’ai pu prendre ces quelques photos côté Rade et côté Elorn !
Avant lui, un bac à vapeur inauguré en 1907 joignait les deux rives de Plougastel et de Kerhuon, distantes de 700 m. Encore avant celui-ci, un bac à rames faisait la navette !
Voilà donc un petit aperçu rapide de ce lieu chargé d’histoire… en espérant bien sûr que celui-ci vous a intéressé !
*Albert Louppe (1856-1927) Ingénieur et homme politique français, président du conseil général du Finistère, sénateur, c’est lui qui commandera à l’ingénieur Freyssinet en 1922 le Pont de Plougastel qui portera désormais son nom.