Le Baluchon reprend la route en laissant JF en Anjou pour la semaine. Il suit le 4x4 d’Alain qui s’arrête quelques kilomètres plus loin pour aller visiter Loudun, dans la Vienne en Poitou-Charentes, la ville où se trouve son lycée qu’il a fréquenté étant adolescent.
Rentrant dans la cour, nous en faisons le tour, Alain se remémorant ses années passées là. Avant de ressortir par la porte principale, une dame vient à notre rencontre et évoque à son tour quelques souvenirs personnels à quelques années près !
Nous voilà dans la rue, sur le trottoir d’en face, d’où nous regardons le bâtiment. La chambre d’Alain est sous les toits et sa fenêtre est la deuxième à gauche.
Combien de fois ne s’est-il pas retrouvé avec d’autres camarades, pensionnaires comme lui, à faire des allers-retours sur la corniche ! Je vous rassure, il y a comme un chemin de ronde entre le toit et la gouttière, mais quand-même… Alain reconnaît que ce n’était pas très malin. !
Nous allons dans les jolies rues de Loudun, une belle escapade d’Art, de caractère et d’Histoire que je vais vous conter maintenant…
A votre avis, qu'est-ce que cela ?
Alors que la guerre de Cent ans (1337 à 1453) fait rage et que l’Anjou et l’Aquitaine sont aux mains des anglais, le pays Loudunais qui se trouve enserré entre les deux, se bat héroïquement pour la couronne de France. Autour de la forteresse de Loudun, le système de défense est exceptionnel et les seigneurs loudunais, avec l’aide de Du Guesclin (clic) résistent à leur adversaire.
Au XVème siècle, châteaux et belles demeures s’élèvent, mais ces temps de paix et de prospérité sont interrompus de nouveau par les guerres de religions. Beaucoup d’édifices religieux sont pillés ou détruits et de nombreuses batailles font des milliers de victimes.
Une dure épreuve atteint Loudun en 1628, signée de la main du roi Louis XIII qui ordonne la démolition du château. Seule la Tour Carrée sera sauvée.
Et nous grimpons jusqu’à elle ! Cette Tour Carrée a été construite en 1040 par le Comte d’Anjou, Foulques Nerra, surnommé « le Faucon Noir » (clic). Un personnage du Moyen-âge, hors du commun !
Les murs de la Tour atteignent 31m et leur épaisseur est de 2m, renforcé par d’énormes contreforts. Son rôle ? Elle est un poste d’observation, son sommet bénéficiant d’un vaste panorama sur toute la campagne environnante.
Et puis, arrive un événement majeur en 1634, organisé par Richelieu, celui menant au bûcher Urbain Grandier (clic), prêtre de 44 ans accusé à tort de sorcellerie. Une histoire incroyable où religieuses et démons s’en mêlent et s’entremêlent.
En redescendant, nous ne pouvons visiter l’ancienne Collégiale Ste Croix de style roman, car elle est fermée à double tour. Elle n'est plus consacrée et est devenue un lieu de culture où se déroule toute l’année des expositions, des animations et des concerts. Son cadre est prestigieux, son chœur majestueux et ses peintures du XIIIème parait-il, invite à l’élévation. Les séances d’exorcisme du XVIIème siècle sont bien loin !
La Collégiale primitive
Il y a 2 autres églises à Loudun.
- L'église St Pierre du Marché, un quartier de Loudun
- et l'église St Hilaire du Martray, un autre quartier de Loudun
En 1685, près de la moitié des habitants de Loudun quittent la ville après la révocation de l’Edit de Nantes, signé par Louis XIV le 18 octobre, qui met fin à l’existence légale du Protestantisme en France.
Deux autres personnages défraient également la chronique à Loudun :
- Théophraste Renaudot (clic) (1586-1653), fondateur de la presse… donc, premier journaliste de France avec sa Gazette qu’il créa en 1631. Son nom a été donné au Prix littéraire Renaudot (clic), créé en 1926 par 10 journalistes et critiques littéraires. Sa maison du XVIème accueille, depuis 1981, le musée Renaudot qui perpétue son souvenir.
- Marie Besnard (clic) (1896-1980) (jouée à l’écran par Murielle Robin), accusée d’avoir empoisonné 13 membres de sa famille, puis acquittée en 1961.
Et puis, grâce à ses vins, céréales, melons et asperges, l’activité agricole redonne ses lettres de noblesse au Pays Loudunais depuis l’arrivée du train à la fin du XIXème jusqu’à la fin du XXème avec l’essor des grandes coopératives agricoles.
C’est aussi au milieu du XIXème qu’apparaissent en France, les premières cantines à l’école.
Le plat unique venant de la maison est réchauffé sur le poêle de l’école et consommé dans les classes en hiver et sous le préau en été. Il n’est pas rare que ces repas soient accompagnés d’un bon verre de vin !
Alain et C-C devisent sur le sujet…
Alain : Quand Rose a commencé sa carrière d’instit, elle a été nommée à Ternay près de Loudun.
C-C : Ok
Alain : Les instits avaient supprimé le vin à la cantine…
C-C : il y avait du vin à la cantine ??
Alain : Et bien certains parents venaient après le repas et offraient un verre de rouge à leurs mômes à travers la grille de la cour !
C-C : Non !!? C’était quand ?
Alain : C’était il y a presque 50 ans ! Ça se passait comme ça dans les pays de vin !
C-C : Eh bien ! C’est à noter !
Alain : Moi-même je me souviens que certains emportaient leur chopine de rouge dans leur cartable pour boire à la cantine.
C-C : C’est dingue !
Alain : Et parfois la bouteille se cassait !
C-C : Ah là là !
Alain : Bonjour l’odeur de vinasse
C-C : Dans le cartable ? Ça devait être joli effectivement !!
Alain : Et la couleur des livres et des cahiers
C-C : Beurk !
Alain : C’était comme ça à l’époque !
C'est ainsi que nous finissons notre visite de Loudun.
Nous retournons à nos véhicules et allons droit au but, où nous attendent Rose et Sylvie…
Et mardi 15 avril…
Des visites variées…
Claire-Cerise
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